Discours de la FCPE 93 devant le Ministère de l’Éducation Nationale le 02 avril 2025
Fédérons nos forces pour l’école publique !
Aujourd’hui, nous sommes là, unis et déterminés, parce que nous refusons catégoriquement les fermetures de classes qui menacent l’avenir de nos enfants et la qualité de leur éducation. Ce n’est pas simplement une question de chiffres ou de bilans budgétaires, c’est une question de principe : l’éducation de nos enfants ne doit pas être sacrifiée sur l’autel de l’austérité.
En Seine-Saint-Denis, nous avons déjà vu des promesses vides et des discours de façade. Nous avons passé six mois en 2024 à nous mobiliser, à nous battre pour un plan d’urgence pour l’éducation 93. Six mois de lutte, de réunions, de manifestations, entre parents, enseignants, et élus pour réclamer plus de moyens, plus de personnels, et surtout des conditions d’apprentissage dignes de ce nom. Et qu’avons-nous récolté ? Le silence, l’indifférence et un système qui continue de se dégrader. Nous n’avons pas été entendus, et aujourd’hui encore, les conditions de scolarisation dans notre département sont dans un état catastrophique.
Les absences non remplacées explosent, les élèves sont laissés pour compte. Des élèves de terminale sont privés de cours de philosophie depuis octobre, en plein milieu de l’année du bac. Des collégiens sont privés de professeurs de français, à quelques mois du brevet. Et dans le premier degré, des écoles attendent des remplaçants depuis janvier, laissant les élèves dans une discontinuité pédagogique inacceptable.
Pendant ce temps, des AESH, des infirmières, des psychologues scolaires, des médecins scolaires sont attendus depuis des années, mais le discours qu’on a c’est « on ne les trouve pas ». L’État préfère investir dans des économies budgétaires au détriment de la santé mentale et physique de nos enfants.
Et maintenant, que nous propose-t-on ? 105 fermetures de classes en Seine-Saint-Denis, et la DSDEN 93 et le rectorat de l’Académie de Créteil nous disent que cela va permettre de renforcer les Brigades départementales de remplaçants. Mais de quel renforcement parle-t-on ?
On nous répond à coup de gestion comptable, de classes surchargées, de suppression de postes, alors que ce dont nous avons besoin, c’est de professeurs pérennes, formés, et stables. Et soyons clairs : ce n’est pas qu’une question de Seine-Saint-Denis ! C’est tout le pays qui est touché, et ce que nous avons entendu lors de la réunion du comité national des écoles et des établissements mobilisés, le 19 mars, est sans appel et c’est ce qui nous a décidé à rejoindre la mobilisation du 2 avril : nous sommes tous confrontés aux mêmes discours vides, à la même excuse des enveloppes budgétaires insuffisantes. En zone rurale comme en zone urbaine, l’éducation est sacrifiée, les services publics démantelés.
Les responsables de cette situation ne connaissent pas cette réalité. Quand il s’agit de l’éducation de leurs enfants, ils choisissent des établissements privés élitistes où les moyens sont illimités et où les enfants ne sont jamais laissés de côté. Le modèle de société qu’on nous impose, c’est celui de l’égalité des chances pour certains, et de l’inégalité pour les autres ?
Nous ne pouvons pas rester sans réagir ! Nous savons que le nombre d’élèves par classe est un facteur clé pour la réussite scolaire. Et aujourd’hui, ces logiques gestionnaires vont aggraver les inégalités scolaires en surchargeant les classes.
La FCPE nationale demande également de toute urgence, au président de la République, Emmanuel Macron, via une pétition lancée le 6 septembre 2024, une Convention citoyenne sur l’éducation, à l’image de celles organisées sur le climat ou la fin de vie. Force est de constater que là aussi c’est resté, pour le moment, lettre morte.
Être réuni ici devant le Ministère avec tous les départements, c’est montrer que c’est le moment de converger, de nous unir, de nous lever contre cette politique éducative qui détruit l’avenir de nos enfants. Plus nous serons nombreux à dire non, plus nous aurons de chances de renverser cette logique d’appauvrissement des services publics.
Nous devons exiger une révision des priorités en matière d’éducation : plus de moyens pour des écoles publiques de qualité, plus d’enseignants formés et stables, plus de personnels pour l’accompagnement de nos enfants. L’éducation ne peut pas être un luxe, elle doit être un droit pour tous !
Contact presse : 06 58 56 16 54 et Alixe Rivière porte-parole 06 70 29 89 53.